Rencontré à la faveur de la cérémonie de sortie des »Jeunes Leaders du Bénin » de la Fondation Allemande Friedrich Ebert, Renaud Fiacre Avlessi, lauréat, activiste engagé dans la promotion et la protection des Droits de l’Homme au Benin, membre de Changement Social Benin mais aussi de Amnesty International Benin et de l’ONG Droit de l’Homme Paix et Développement, a bien voulu nous confier quelques mots sur le contenu de la formation qu’il qualifie »d’Académie de Leadership », mais aussi sur l’etat de la Nation et ses attentes pour les cinq prochaines années.
Pourquoi un activiste des droits de l’Homme dans un programme de jeune leader ?
Quand on parle de leadership ou de leader à première vue, l’on s’aperçoit qu’il a des domaines réservés. Des noms biens déterminés s’y attachent, ceux des Hommes d’affaires et des entrepreneurs, Steve Jobs, bill Gate, Mc Donald etc… Une part congrue est réservée aux militants des droits de l’Homme quand on parle de leadership. Rosa Parks, Nelson Mandela, Martin Luther King et autre Malala Yousafsai sont plutôt des exceptions. Si le leadership est définit comme la capacité d’un individu à mener à conduire d’autres individus ou organisations dans le but d’atteindre certains objectifs, alors l’on peut dire sans se tromper que tout le monde a besoin de leadership. C’est ce qu’a certainement compris la Fondation Friedrich Ebert, en sélectionnant parmi 400 candidatures, 30 jeunes dynamiques issus de partis politiques, de mouvements syndicaux et de la société civile. Parmi les trente, un activiste des droits de l’Homme. Comprenez donc que c’est un grand honneur et surtout un immense bonheur pour moi de participer à ce prestigieux programme.
Comment aviez-vous vécu cette formation avec d’autres jeunes venus de diverses contrées du Bénin ?
Nous étions trente jeunes, trente intelligences, trente forces, ayant donc trente différentes visions de la vie. C’était comme nous l’avons rappelé dans notre discours de sortie ‘’ un pugilat de leaders’’, les arènes étaient faites de rudes combats. Mais très tôt, après le premier briefing, sans nous faire prier, nous avons compris que l’ennemi ‘’c’est le moi’’ et donc vite fait d’appliquer cette parole de sagesse du professeur Albert TEVOEDRJRE ‘’ le moi n’a de valeur que lorsque le nous le porte ». Il faut apprendre à travailler ensemble lorsqu’on veut réussir durablement. Nous étions devenus donc une famille, héritiers d’un pays à rendre prospère. Non seulement chaque leader était désormais le gardien de son compatriote mais les échecs des autres étaient devenus les nôtres, nous partageons aussi nos succès. Notre slogan est le fruit de cette unité.
Quel est donc ce fameux slogan marque de votre unité ?
Ça sonne plus quand on le scande que quand on le lit. Qui sommes-nous ? Des combattants ! Qui sommes-nous ? Des bâtisseurs ! Jeunes Leaders du Bénin, Plus fort dans l’unité !
Quels sont les acquis de ce programme Mr Renaud Fiacre AVLESSI ?
Programme-vous dites ? Moi je dis que cette formation de JLB est une ‘’Académie du Leadership’’. Le Bénin est confronté au problème du sous-développement, ou du moins le développement tant espéré n’est pas arrivé, il tarde, et nous retarde. La thérapie de la Fondation Friedrich Ebert, après le diagnostic ne fut pas autre que d’agir sur les Hommes, de former les jeunes pour transformer le Bénin. Dans cette merveilleuse aventure six stations méritent d’être mentionnées. La première station, porte sur ‘‘la Radioscopie de l’histoire politique du Bénin’’. Ce premier arrêt nous a permis de savoir, d’où venons-nous afin de mieux entrevoir où allons-nous. Le prochain point, nous a permis de voyager au cœur des institutions de la République, nous y avons vu des réalités qui vont au-delà des perceptions, des silhouettes. La ‘’Radioscopie de l’économie béninoise’’ a livré un résultat aussi décevant que celui de l’éducation, de l’adéquation entre la formation et l’emploi au Bénin’’. Au cours de ces sessions, nous sommes amenés à examiner les relations entre l’Etat et le citoyen. Il en ressort que les citoyens n’attendent plus rien de l’Etat et que l’Etat ne peut plus grande chose pour ses citoyens. C’est le début de la crise du patriotisme observée depuis un certain temps. Nous avons amorcé le dernier virage avec l’épineuse question de la sécurité au Bénin. Nous avons conclu que la plaie est béante mais que la cicatrisation n’est pas impossible. Après le tour d’horizon de ces thématiques essentielles pour la république, nous étions indignés, révoltés. Dans cette peine mélangée d’exaspération, nous avons trouvé notre mission ‘’contribuer au développement du Bénin’’, notre patriotisme a grandi. L’autre facette de la formation fut celle du coaching, à l’aide de caméra et de divers exercices notre coach à descellé et corriger nos erreurs. Cette formation nous a grandi, elle nous a motivé et a renforcé nos convictions. Mieux elle nous a fait pleurer dans le but d’éviter les larmes aux générations futures.
Quelles sont vos priorités au terme des six mois de formation ?
Sur cette question je vais peut-être vous décevoir. L’on dit souvent de nous béninois que nous sommes champion de la conception et leader dans la production de belles idées mais dernier dans la mise en œuvre. Tout ceci pour dire que, mes priorités au bout de cette formation ne sont pas à dire et à brandir mais à faire. Jugez-moi donc dans les actions.
D’accord. En Avril 2016, il y a eu alternance au plus haut sommet de l’Etat. Le Bénin à un nouveau Président, Patrice Talon. Quelle appréciation faites-vous de l’état des droits de l’Homme depuis ce temps ?
Le Bénin a été jusqu’à lors un bon élève en matière de ratification des instruments internationaux en matière des droits de l’Homme. On ne peut malheureusement pas en dire autant de ce qui concerne leur mise en œuvre. Les gouvernements se succèdent et font ce qu’ils peuvent malheureusement. La première chose que le gouvernement aurait dû faire c’est de tenir compte dans la formation du gouvernement de l’équilibre homme-femme. La suspension des mouvements estudiantins, l’interdiction constante et la répression des marches inaugure certainement un tournoi de violation des droits de l’Homme que nous espérons clos bientôt. Il est crucial de préciser que la route la plus soignée qui mène au développement est celle du respect des droits de l’Homme. Ils constituent un passage obligé vers l’émergence des nations. Pour diriger les Hommes, il faut apprendre à les respecter. Et ces valeurs de respect se retrouvent fondamentalement dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et dans la Constitution béninoise du 11 décembre 1990.
Que conseillez-vous alors à la nouvelle équipe ?
Le respect des droits de l’Homme aujourd’hui est plus qu’un indicateur, un baromètre de la bonne gouvernance. Le secret donc pour la réussite de la mission du nouveau gouvernement est tout trouvé ! Cela passe déjà par la ratification et la mise en œuvre du Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits économiques et sociaux culturels qui, est le B.A BA de l’amélioration des conditions de vie des populations.
Votre mot de la fin…
Nous somme en tant qu’activiste des droits de l’Homme, dans le courant de la nouvelle dynamique disposée à travailler de commun accord avec le gouvernement pour un Bénin, vitrine des droits de l’Homme et par ricochet prospère. C’est dire qu’une vague émerge, une rivière de compétence se déploie au Bénin.
Merci Renaud Fiacre Avlessi !
C’est moi.
Cotonou, le lundi 02 Janvier 2017.
C’est parfait!
Courage pour la suite
J’aimeAimé par 1 personne
Merci !!!
J’aimeJ’aime
Faire le mieux possible qui soit pour vaincre le combat en vue de l’épanouissement de l’être humain sur la terre paraît, à nos heures un indicatif impérieux qui doit préoccuper toutes les intelligences soucieuses de changements opérationnels en matière des droits humains
J’aimeAimé par 1 personne
C’est une lutte périlleuse évidemment, mais loyale dans la mesure où l’être humain est au cœur de tout. Toute démocratie modèle se mesure par ce indicateur incommensurable des droits humains. Le moins à inscrire au chapitre des souhaits, c’est la répression des violations à travers l’accouchement de cadres légaux, législatifs ou réglementaires pour accélérer les processus déclencheurs de mise en œuvre promotion des droits humains. Notre pays, en la matière accusé un retard intolérable, certes, il vaut. mieux tard que jamais. Poursuivons la lutte avec le cœur de lion car,l’histoire de tous les peuples jusqu’à nos jours, nous révèle K MARX ,c’est la lutte. voilà le petit mot que ma modeste personne voulais placer à l’endroit des peuples d’Afrique, du monde, pourquoi pas de ceux de mon pays. il va falloir oser pour espérer une quelconque victoire même si cela perdurera dans le temps. je remercie ceux qui ont pris la peine de lire mes lignes qui,je trouve d’un apport important
J’aimeAimé par 1 personne
Faire le mieux possible qui soit pour vaincre le combat en vue de l’épanouissement de l’être humain sur la terre paraît, à nos heures un indicatif impérieux qui doit préoccuper toutes les intelligences soucieuses de changements opérationnels en matière des droits humains
J’aimeAimé par 2 personnes
Merci d’avoir réagi !
J’aimeJ’aime